L'assassinat politique en France
Le royaume de France est supposé reposer sur l’amour réciproque, puisque la cité des hommes copie la cité de Dieu. C’est la raison pour laquelle l’assassinat du prince est un scandale inouï. Répandre le sang sacré des rois est crime de lèse-majesté divine et humaine, et la France fut renommée pour ne pas tuer ses monarques jusqu’à la fin du XVIe. Les assassinats d’Henri III et d’Henri IV puis la décapitation de Louis XVI y mirent fin. Puis vinrent l’ouragan homicide du XIXe et le non moins violent XXe siècle. Pour comprendre cette réalité française, du Moyen Âge à nos jours, Colette Beaune et Nicolas Perruchot offrent, dans une démarche accessible, l’histoire des plus importants assassinats politiques, du templier Jacques de Molay à l’attentat du Petit-Clamart, en passant par ceux du duc de Guise, de Lavoisier, de Marat, du duc d’Enghien ou encore de Jaurès… Au-delà de récits saisissants, ils expliquent que tout assassinat d’un dirigeant politique est une protestation contre l’ordre du monde, tout assassin espérant le changer. Le but de la violence devient alors le rétablissement d’un espace de paix et d’une société plus juste : refaire de Paris une autre Jérusalem ou faire advenir le grand soir.